Une recherche participative visant à rendre la ville plus propice au rétablissement de personnes vivant avec un diagnostic de psychose a démarrée le 1 mars 2023 à Lausanne.
Contexte
Vivre son enfance en milieu urbain augmenterait le risque de développer une psychose, mais la causalité de ce lien est mal définie. La notion de “stress urbain” est souvent évoquée, sans pourtant quelle soit définit avec précision.
Un premier projet Fonds National Suisse interdisciplinaire conduit entre 2015 et 2021, dirigé par le professeur de géographie Ola Söderström (UniNE) et le professeur de psychiatrie Philippe Conus (CHUV), a permis de caractériser ce stress urbain chez des jeunes vivant avec un diagnostic de psychose et d’analyser les stratégies d’adaptation mises en place pour y faire face.
Un projet partenarial
Le projet est porté par le Département de psychiatrie du CHUV, en collaboration avec l’Institut de géographie de l’Université de Neuchâtel (UniNE) et la Haute École de santé La Source. Il a obtenu un financement du Fonds National Suisse (FNS) pour développer un plan “santé mentale” dans la commune de Lausanne.
La Dre Lilith Abrahamyan Empson et le Prof. Philippe Conus du Département de psychiatrie du CHUV mènent ce projet en collaboration avec Ola Söderström, professeur de géographie, Marc Winz, post-doctorant en géographie à l’Université de Neuchâtel et Jérôme Favrod, professeur à l’Institut et Haute École de la Santé La Source.
Focus sur la recherche participative
Cette nouvelle recherche vise à développer des interventions permettant de faire du milieu urbain un contexte plus propice au rétablissement pour des personnes vivant avec une psychose. Il s’agit d’une démarche participative mise en œuvre, de sa conception à sa réalisation, par un panel composé de patient·e·s, de pairs praticien·ne·s, de professionnel·le·s de la santé mentale, de géographes et de représentant·e·s de la ville de Lausanne.
Dix parcours urbains filmés de jeunes patient·e·s, des entretiens, des focus groupes et un questionnaire soumis à 300 autres patient·e·s ont permis d’identifier la densité (construite et démographique), la surcharge en stimulations visuelles et auditives, les obstacles à une mobilité fluide et la pression générée par l’interaction sociale non choisie comme principales sources de stress urbain.
Pour y faire face, les personnes concernées adoptent en majorité trois tactiques :
- une programmation très minutieuse de leurs déplacements urbains,
- la création de bulles d’isolation sensorielle (casques sur les oreilles, pensées intérieures, conversations),
- la recherche de niches ou d’îlots de calme.
Calendrier
Cette recherche-action, qui démarrera le 1 mars 2023, consiste dans la mise en place d’un “urban living lab” en plusieurs étapes :
- 1ère étape : une cartographie détaillée de la ville, de ses lieux de stress et de répit,
- 2ème étape : la mise en place d’interventions (matérielles, sociales et sensorielles) visant à créer un milieu plus propice au rétablissement dans un quartier pilote du centre-ville,
- 3ème étape : un plan de santé mentale à l’échelle de la Commune de Lausanne.
[…] « Lausanne : rendre l’espace urbain plus favorable à la santé mentale ». Une recherche participative visant à mieux comprendre les facteurs de stress urbain et à rendre la ville plus propice au rétablissement de personnes vivant avec un diagnostic de psychose (Urbanisme en Francophonie). […]