Francis Kéré, architecte burkinabè, reçoit le prix « Nobel de l’art »

C’est une nouvelle distinction de prestige qui vient récompenser l’architecte burkinabé Francis Kéré. Il fait partie des lauréats du 34e Praemium Imperiale, un prix considéré comme le « Nobel des arts ».  Dans une entretien de Radio France Internationale (RFI), Francis Kéré répond au questions de Laurent Correa.

Un an après avoir remporté en tant que premier Africain le prix Pritzker en 2022, et deux ans après avoir reçu la médaille d’architecture de la Fondation Thomas Jefferson en 2021, le grand architecte burkinabè Diébédo Francis Kéré a reçu le prestigieux prix Praemium Imperiale dans la catégorie “Architecture”. Décerné depuis 1988 par la famille impériale du Japon au nom de la plus ancienne fondation culturelle nippone, la Japan Art Association, le prix Praemium Imperiale, est considéré grâce à sa dotation de 15 millions de yens (actuellement 95 000 euros) pour chaque lauréat, aussi comme le “Nobel des arts”. Il est attribué pour l’ensemble d’une carrière artistique dans cinq domaines : peinture, sculpture, architecture, musique et théâtre-cinéma.

Le jury du prix Praemium Imperiale a souligné :

“Ses références à ses racines africaines se retrouvent dans des éléments tels que les couleurs du pavillon Sarbalé Ke de Coachella (2019), les structures de bois de Xylem (2019) à Tippet’s Rise (États-Unis), mais aussi au travers de sa constante référence aux arbres, que ce soit pour leur rôle central d’ombrage (Pavillon de la Serpentine Gallery, 2017), ou parce qu’ils favorisent une forme de débat démocratique”.

A propos de Diébédo Françis Kéré

Né le 10 avril 1965 à Gandao, au centre-est du Burkina Faso, Diébédo Françis Kéré est parti à l’âge de 17 ans en Allemagne, grâce à une bourse de formation professionnelle en menuiserie. Jusqu’à aujourd’hui, son agence Kéré Architecture est basée en Allemagne et, depuis 2017, il est professeur à la très renommée l’université technique de Munich, mais ses racines restent en Afrique.

C’est pour son génie de fusionner les compétences traditionnelles de son pays avec une démarche haute technologie qu’il a percé dans le domaine de l’architecture. Ainsi, il s’est fait un nom dans toute l’Afrique, avec des architectures alliant simplicité, ingéniosité et durabilité. Pour son projet de l’École primaire de son village natal, il a reçu en 2001 le prix Aga Khan d’Architecture. Devenu l’incarnation de l’esprit du peuple, il est actuellement en charge de la conception de la nouvelle Assemblée nationale du Bénin, mais ses constructions ont fait référence dans le monde entier : Danemark, Allemagne, Italie, Suisse, Royaume-Uni, États-Unis…

Questions

  • Qu’est-ce qui, selon vous, fédère à ce point les architectes autour de votre travail ?
  • Votre force est-elle d’avoir su inventer une architecture qui est pleinement africaine, tout en intégrant les apports du reste du monde ?
  • Quel regard est-ce que vous portez sur les leçons à tirer de la catastrophe qui vient de se produire au Maroc ?
  • Est-ce que c’est quelque chose de très complexe d’avoir des constructions adaptées au risque sismique ?
  • Quelles sont les grandes solutions qu’il faudra suivre, en termes de matériaux, de dessins de bâtiments et de façons de construire pour répondre aux défis du changement climatique ?
  • Parlez-nous, par exemple, de la façon dont vous avez dessiné la future assemblée béninoise ? L’ensemble de l’Assemblée nationale ressemblera à un grand arbre ?

? Découvrez les réponses de Diébédo Françis Kéré dans le Podcast RFI à écouter ici

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