Pour des espaces publics méditerranéens accueillants, résistants et résilients à Marseille

Marseille est une grande capitale de la Méditerranée. Cette mer en partage fait de la ville un carrefour des peuples et des civilisations qui s’est construit en balcon sur le monde. Dans son espace urbain construit au gré des siècles et des strates successives de population, la cité a construit son histoire multimillénaire sur une tradition de partage et de fraternité. C’est dans le droit sillon de cette histoire commune que Marseille repense aujourd’hui son espace public pour le rendre plus perméable aux usages d’un siècle qui amène son lot d’évolutions dans la conception de notre vie partagée.

La vision de la Ville de Marseille

La Ville de Marseille porte, pour chaque projet qui se déploie sur son territoire, la vision d’une ville accueillante, inclusive, solidaire, attractive, capable de répondre aux défis et enjeux transversaux et complexes qui la parcourent. Cette transition nécessaire s’accompagne d’une réflexion globale d’adaptation aux enjeux contemporains de lutte contre le dérèglement climatique : désimperméabilisation des sols, nature en ville, neutralité carbone, accessibilité et inclusivité des rues et des espaces verts.

Objectif ? Redonner aux Marseillaises et aux Marseillais :

  • le goût des mobilités douces,
  • la capacité à appréhender et à redécouvrir leur espace public en marchant, en pédalant,
  • la mise en place de  parcours adaptés aux personnes à mobilité réduite.

“L’espace public est le reflet d’une vision, d’une ambition, d’un cap. Il est le lieu des rencontres, des rendez-vous, il est l’endroit où se crée l’amour d’une ville ; c’est à son gré que naissent les grands projets, que fleurissent les idées neuves et que se construit la ville de demain. Il est le miroir dans lequel se réfléchissent les liens essentiels entre notre passé, notre histoire, et l’avenir que nous construisons pour Marseille ; alors sa conception est au cœur de nos priorités”,

M. Benoît PAYAN, Maire de Marseille.

Vers des espaces publics méditerranéens accueillants, résistants et résilients

L’espace public structure et joue un rôle d’armature de la ville, répartit les flux et accueille des fonctions techniques, mais sa vocation est bien plus large. Sa conception et son aménagement doivent participer à lui rendre ses rôles fondamentaux :

  • être le support de fonctions servicielles et sociétales, les vecteurs d’une certaine qualité de vie sur le territoire,
  • faire le lien entre deux lieux d’intérêt, c’est à dire un Bien Commun, l’endroit où l’on croise l’autre et où parfois l’on se rencontre de manière inattendue, l’espace partagé, l’agora et le creuset de la vie en collectivité.

“La Ville de Marseille, contrainte par la réglementation actuelle, ne peut pas engager directement sur son territoire de travaux de voirie, qui relèvent de la responsabilité de la métropole. Pour autant, elle porte aujourd’hui l’ambition d’orienter le changement et de formaliser des prescriptions afin de faciliter l’appropriation par la métropole et les maîtres d’œuvre des exigences qu’elle formule pour les Marseillaises et les Marseillais”,

Mme Perrine PRIGENT, Adjointe au Maire de Marseille en charge de la valorisation du patrimoine, de l’amélioration des espaces publics, de la place de l’eau dans la ville et de la ville résiliente.

Principes directeurs

Certains principes doivent guider l’action sur le territoire, au service de son habitabilité et de sa capacité d’adaptation au changement climatique. Concevoir et aménager des espaces publics à Marseille, ce doit être en priorité, participer à créer des espaces publics :

  • HOSPITALIERS, apaisés, accueillants et accessibles à toutes et tous, sans distinction d’âge, de capacité à se déplacer, de catégorie socio-professionnelle. Ce doit être offrir des cheminements continus, non-interrompus par des différences de niveaux, la présence de mobilier ou de signalétique infranchissables, offrir des assises régulières et des espaces ombragés l’été. Des espaces publics où pollution de l’air et pollution sonore n’abîment pas la santé des habitantes et habitants, où se déplacer ne représente pas un danger, où l’on peut imaginer flâner, s’attarder, et que l’on peut s’approprier.
  • RÉÉQUILIBRÉS en matière d’usages et d’organisation des flux circulatoires : la régulation de la congestion par l’augmentation de la capacité routière génère souvent une croissance des flux, elle ne constitue pas une réponse acceptable. Il est temps de réduire la place prépondérante de la voiture, en stationnement et en termes d’infrastructures routières, de faire une place claire aux piétons et aux transports doux pour un meilleur partage de l’espace. Les projets d’aménagement ne peuvent s’appuyer seulement sur les types de flux existants, ils doivent anticiper et projeter les flux désirés.
  • Qui traduisent l’IDENTITÉ d’un quartier, constitue un repère et un attachement au territoire : en respectant la singularité et les spécificités des quartiers, porter le même niveau de soin, de détail et de qualité à chaque projet et chaque espace. Simplifier et désencombrer les espaces publics d’un mobilier urbain pas toujours adapté pour faciliter les parcours des usagères et usagers, c’est se donner la possibilité de désimperméabiliser et planter de plus grandes surfaces et de voir prendre place et s’épanouir tous types d’activités qui animent le territoire.
  • de FRAÎCHEUR en été et lors d’intenses chaleurs. A l’heure où les logements ne sont plus toujours en mesure d’offrir du frais de manière frugale, les espaces publics doivent constituer des lieux refuges. Intervenir sur l’espace public et la voirie, ce doit être systématiquement augmenter leur capacité d’absorption de l’eau. La dépense d’argent public doit être conditionnée à la participation du projet à augmenter la capacité de résilience de la ville aux épisodes caniculaires et aux fortes pluies qui chaque année s’intensifient.
  • Coordonner et mettre en COHÉRENCE les interventions sur les espaces publics et la voirie. L’action de réparer, transformer, réaménager en surface doit être coordonnée avec les actions à venir à l’échelle du quartier, et celles nécessitées en profondeur par l’entretien des réseaux mené par les concessionnaires. Prendre le temps de concevoir et de programmer au moment opportun les interventions et de réfléchir à leur gestion future, c’est se donner la possibilité d’offrir des espaces publics adaptés à leur contexte, solides et durables.

Écouter, faire ensemble

La Ville de Marseille veut changer la vision des espaces publics et des objectifs poursuivis par leur aménagement. Pour cela, elle entend conduire une RÉVOLUTION DANS LA MÉTHODE de les concevoir : un projet « en chambre » est rarement un projet réussi. Il faut prendre le temps de recueillir la parole, les besoins et attentes de chacune et chacun, de tester les usages et les programmes, pour ensuite seulement déployer une action pérenne éclairée et rapide.

Des espaces publics adaptés et de qualité, à la gestion maîtrisée et facilitée, ce sont des espaces publics appropriés par celles et ceux qui les pratiquent, et donc conçus et imaginés avec les habitantes et habitants, usagères et usagers mais aussi les futurs gestionnaires, qui doivent être impliqués au plus tôt.

Marseille est une ville qui se doit d’être exemplaire sur de nombreux sujets, y compris sur la place et le rôle que jouent les espaces publics. Le renouvellement de nos ambitions et la mise en lumière d’axes clairs constitutifs de la ville méditerranéenne en sont les fondamentaux.

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