Lausanne : Colloque Technologie du Bâti

Le colloque, organisé par l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), aspire à produire de la connaissance en matière de pédagogie du projet architectural et de ses aspects constructifs, pour atteindre une meilleure adéquation entre formation et mise en application des principes de « soutenabilité » dans les pratiques professionnelles.

Visant à rassembler praticien·ne·s du bâti, chercheur·euses, et pédagogues, cet évènement est l’occasion de mettre en dialogue différents formats pédagogiques expérimentaux et éprouvés au niveau européen, de comparer les retours d’expériences issus du milieu professionnel, ou encore de donner la visibilité requise à des apports théoriques et critiques provenant du monde académique. La collaboration entre ingénieurs, physiciens du bâti et architectes, mais plus largement la comparaison des attitudes professionnelles, des spécificités culturelles, des gestions des filières et des préoccupations des praticien·nes seront illustrées par des expériences pédagogiques concrètes.

Comment enseigner les matériaux de construction ? Quels matériaux enseigner ? Quels recherches sont nécessaires, technique ou sociale ?

La journée se terminera par une table ronde, suivie du vernissage de l’exposition des travaux étudiants en Technologie du Bâti.

Intentions

La qualité de notre cadre de vie dépend intimement de son architecture et l’architecture de la pertinence des choix constructifs. Les enjeux de durabilité du 21e siècle impactent fortement le monde de la construction: changements climatiques, limites de l’extraction des ressources, assainissement et transformation du parc immobilier, utilisation des matériaux bas carbone (biosourcés, locaux, de réemploi), etc. Sous un autre angle, la construction représente une des activités humaines avec le plus d’impact, elle est dès lors la plus à même, par ses évolutions, à contribuer de manière cruciale à une transition soutenable pour assurer la pérennité de la planète et de ses habitant·e·s.

Dans ce contexte, il s’agit de considérer la construction et le design architectural dans une simultanéité temporelle. L’inscription des processus constructifs dans une démarche pérenne et durable, questionne l’efficience de nos bâtiments, le choix des matériaux et les possibilités d’entretien. Composant la grande famille de la culture du bâti, l’ingénierie, l’architecture, l’artisanat, la construction et la maîtrise d’ouvrage voient ainsi leurs pratiques professionnelles respectives se transformer, nécessitant la mise en place d’un dialogue transversal, vers lequel convergent des savoir-faire et disciplines connexes.

Dans cette perspective, il est essentiel que la pédagogie et l’enseignement préparent les étudiant·e·s à mener à bien des projets s’inscrivant dans une recherche itérative de cohérence et de qualité. Le processus de projet, et plus largement la planification, réclament une appréhension de la multiplicité des échelles, de la diversité des techniques de construction et des matériaux, des spécificités locales et des savoir-faire empiriques, ainsi qu’un dialogue interdisciplinaire capable de faire converger les différentes approches professionnelles.

Chaque génération d’étudiant·e·s et de praticien·nes possède ses ouvrages constructifs de référence, qui illustrent autant une pédagogie de la construction que les enjeux culturels, technologiques et économiques dont elle est le fruit. Les traités d’architecture et de construction classiques ont ouvert la voie à une méthodologie dans les réflexions constructives. Ensuite, l’émergence de l’industrialisation a ouvert de nouvelles thématiques constructives, tel que la normalisation, le confort, l’optimisation de la mise en œuvre et la digitalisation. En contrepoint, les lobbys industriels et politiques, les aspects techniques et financiers, les cadres juridiques et contractuels contraignent l’expérimentation et l’innovation. Aujourd’hui, les impératifs associés au dérèglement climatique, à la raréfaction des ressources et à l’effondrement de la biodiversité appellent à une réactualisation des pratiques constructives, du processus de projet et des outils de représentation.

Pour sa première édition, le colloque de Technologie du Bâti souhaite aborder deux thématiques constructives :

  • l’état des connaissances actuelles au niveau de la recherche, de l’ingénierie et de la pratique architecturale ;
  • la pédagogie et la méthodologie du projet constructif.

Recherche pratique

Les pratiques constructives durables : un processus de projet concret orienté sur les aspects de conception soutenable, de qualité architecturale et de mise en œuvre. Cet axe traite de la production de constructions durables induite par la collaboration entre monde professionnel du bâti et milieu académique, entre artisanat et industrie.

Les questions suivantes seront abordées par des présentations de cas d’étude :

  • Quels processus de projet pour favoriser la réalisation d’une architecture durable ?
  • Comment promouvoir l’économie circulaire et l’utilisation de matériaux bio- et géosourcés dans un processus de projet complexe ?
  • Quelles stratégies développer pour encourager la transformation et la valorisation du bâti existant ?
  • Quelle transcription de ces évolutions dans une nouvelle esthétique ?

Recherche académique

L’enseignement de la technologie du bâti : une pédagogie intégrative de la science des matériaux, de la physique du bâtiment et de l’ingénierie structurelle. Cet axe traite des méthodologies d’enseignement favorisant un processus de projet collaboratif et partagé entre ces disciplines complémentaires.

Les questions suivantes seront abordées par des retours d’expériences pédagogiques au niveau européen :

  • Quels formats pédagogiques permettent d’aborder le projet architectural et sa dimension construite de manière interdisciplinaire ?
  • Dans quelle mesure la pédagogie favorise-t-elle la reconnaissance et l’intégration des savoir-faire locaux et artisanaux ?
  • Comment l’enseignement du projet peut-il intégrer aspects techniques et climatique locaux dans un design passif ?
  • Quelle organisation interne au sein des institutions d’enseignement permettrait un tel enseignement transversal, y compris entre cours théoriques ?

Ressources documentaires

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