L’ancienne mairie d’Alger, un bâtiment au style haussmannien

Le maître d’oeuvre de ce bâtiment est Charles Frédéric Chassériau du Chiron. Né le 29 janvier 1802 à Port-au-Prince et mort le 11 janvier 1896 à Vars-sur-Roseix, il a mené en parallèle une carrière d’architecte et d’artiste. Comme architecte en chef des villes de Marseille et d’Alger, on lui doit notamment l’arc de triomphe blanc de la porte d’Aix à Marseille, le front de mer d’Alger et le boulevard de l’Impératrice, aujourd’hui boulevard Che-Guevara.

Un bâtiment au style haussmannien

Cette carte postale d’archives, présente l’ancien Mairie d’Alger, auparavant située Boulevard de la République. Le « front de mer » restera dans bien des mémoires comme un superbe balcon face au Levant, la mer et au permanent spectacle du port. L’ensemble de plus de 1500 mètres donnait une façade magistrale à la ville d’Alger.

Pour la légende, deux études d’un développement du port et de la ville furent élaborées en 1858 alors qu’une visite de Napoléon III était attendue à Alger. L’une par les architectes Vigouroux et Caillot, et l’autre par un cousin germain du peintre orientaliste Théodore, Charles-Henri-Frédéric Chassériau. Ce dernier nommera respectueusement son projet «Napoléon-Ville» qu’il signera toutefois sous sa qualité d’ex-directeur des travaux publics de la ville de Marseille.

Le projet était ambitieux car il ouvrait de larges voies et boulevards bordés d’immeubles d’inspiration et de style très haussmanniens. Chassériau écrira « Pour nous il nous faut de l’air et du soleil, des boulevards plantés d’arbres et des rues à galeries couvertes ». L’ensemble monumental du front de mer, conçu par cet architecte-artiste, une fois terminé, reçut son nom de l’impératrice Eugénie qui posa la première pierre du boulevard le 19 septembre 1860. Le boulevard du front de mer prit le nom officiel de Boulevard de l’Impératrice. Après la chute du Second Empire, il sera débaptisé pour devenir le « boulevard de la République » et sera prolongé par le boulevard Carnot.

Napoléon III revint en 1865 où il eut l’occasion de voir l’achèvement des travaux sur plus d’un kilomètre et demi. Le boulevard était relié au port et à la gare par des rampes et escaliers. Les emplacements de deux ascenseurs étaient prévus. Depuis la mer, « Alger la Blanche » avait désormais son aspect définitif. Dans l’emballement de la construction sous le Second Empire, certains quartiers algériens semblaient devenir des pastiches du nouvel urbanisme parisien, alors en plein essor.

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

D’autres cartes postales pourraient vous intéresser ?