La ville du Havre : identité portuaire et mixité fonctionnelle

Walid Lounis est un jeune architecte diplômé de l’École polytechnique d’architecture et d’urbanisme d’Alger et actuellement étudiant en master 2 urbanisme et aménagement à l’Université du Havre Normandie.

Le Havre : une ville portuaire, reconstruite et culturelle

Walid Lounis, architecte diplômé de l’École polytechnique d’architecture et d’urbanisme d’Alger, nous dit : “Ma sensibilité artistique, architecturale et urbanistique m’a conduite à m’intéresser davantage à la photographie qui est une manière puissante de figer le temps, d’exprimer une émotion dans un espace donné“.

Suspension urbaine (Le Havre) : La ville du Havre s’est construite autour de son port maritime et la relation avec l’eau est présente dans l’espace urbain et constitue un élément de composition de la ville. L’activité portuaire est présente significativement dans la ville et l’interface ville-port porte des structures qui rappellent cette fonctionnalité portuaire qui ne doit pas engager un rapport de forces avec l’espace urbain mais se veut une relation de coexistence dans un même territoire. De ce fait l’espace portuaire s’invite dans l’espace urbain au travers des structures bâties comme le Port center ici représenté dans la photo et qui est en parti suspendu et en porte-à-faux sur l’espace public, marquant l’interrelation entre les deux fonctions portuaire et urbaine sans pour autant nuire à la fonctionnalité des deux entités. L’architecture est au service de l’homme et le progrès ne peut surgir que quand un besoin s’exprime, ici la structure métallique et l’ingénierie qui permet ce porte-à-faux a été nécessaire pour construire ce bâtiment afin de laisser libre l’espace public tout en marquant la présence de structures portuaires sur le quai de Southampton, renforçant ainsi l’identité portuaire dans la ville et la mixité fonctionnelle de cet espace public.

Équilibre urbain (Le Havre) : L’espace public est considéré comme tel que dans le cas où il permet l’expression libre de ces usagers, accessible à tous sans distinction et permet l’échange d’idées et le débat. Ici sur le parvis du musée d’Art Moderne André Malraux se trouve la sculpture urbaine en équilibre qui nous pousse à réfléchir au rôle d’un espace public, sa fonction dans la ville et l’équilibre qu’il doit instaurer dans les relations entre les usagers. Marquer un espace public par une œuvre sculpturale contemporaine laisse à chacun le libre arbitre d’interpréter selon sa personnalité et sa culture, la signification de cette œuvre. Cette dernière pousse finalement au débat, à la réflexion et à l’échange et stimule ainsi la vie urbaine et anime l’espace public qui de base doit être un espace partagé et un lieu de rencontre et de mixité intergénérationnelle. Une sculpture en béton reste dans la continuité de l’œuvre de Perret et d’Oscar Niemeyer qui ont fait usage de ce matériau pour matérialiser la ville du Havre depuis sa reconstruction jusqu’à aujourd’hui.

Traversée d’une ville (Le Havre) : Riche de son histoire et classé au patrimoine mondial de l’Unesco, la ville du Havre est un tremplin culturel qui est au centre même de la créativité et de l’évolution, elle a vu passer à travers l’âge bon nombre d’événements depuis sa destruction jusqu’à sa reconstruction d’où elle tient toute sa richesse et son caractère hétéroclite. L’architecture est synonyme d’évolution, parfois de progrès comme de décadence, et c’est le reflet d’une civilisation à un moment donné de son histoire qui fait preuve de l’intelligence de celle-ci. La reconstruction du Havre, par Auguste Perret, architecte, lui a procuré un nouveau cachet et une nouvelle identité qui s’inspire du modernisme dominant d’après-guerre, avec l’émergence d’un nouveau matériau qu’est le béton armé tant utilisé par M. Perret dans ses œuvres architecturales et urbaines. En dernier plan, se trouve l’église Saint-Joseph qui témoigne de ce passage et dessine le skyline de la ville depuis la mer et en constitue un repère majeur et en second plan l’office du tourisme dans sa forme épurée et très linéaire marque son époque et s’insère discrètement dans le paysage urbain. Au premier plan, on retrouve à nouveau le béton qui est exploité d’une nouvelle façon, sa malléabilité nous pousse à apprécier les formes curvilignes et c’est un aspect de libération de la rationalité du modernisme, et nous renvoie vers l’architecture postmoderniste d’Oscar Niemeyer qui a marqué son passage à travers son œuvre surnommé “le volcan”.

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