Aného, une ville résiliente face aux défis écologiques et culturels

L’AIMF (Association Internationale des Maires Francophones), en partenariat avec le réseau APERAU (Association pour la Promotion de l’Enseignement et de la Recherche en Aménagement et Urbanisme) a lancé au travers de l’initiative Urbanisme en Francophonie, un Appel à projets “Quelles formes prendront les villes en 2050 ?”, dans le cadre de la Conférence internationale « Le réenchantement des villes : Urbanisme en Francophonie, horizon 2050 », organisée les 2 et 3 octobre 2024, en amont du Sommet de la Francophonie.

Ce poster envoyé dans le cadre de l’Appel à projets des Jeunes Ambassadeurs Francophones : “Quelles formes prendront les villes en 2050 ?”, a été réalisé par une équipe d’étudiants de l’École Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme (EAMAU), composée de Kouyole Clément NIKABOU, Christ Heunis MANANGUE ALLAHESSEM, Yendouly NALETA, Kanlanfai KANKPE et encadrée par Dr Fabrice BANON (Urbaniste, Maître Assistant à l’École Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme), a été exposé à l’occasion de la Conférence internationale « Le réenchantement des villes : Urbanisme en Francophonie, horizon 2050 ». 

Ville tricentenaire et territoire frontalier riche en biodiversité, Aného au Togo se positionne comme l’une des villes côtières les plus riches et dense en histoire et culture de la côte Ouest-africaine. Deux fois capitale du Togo, Aného, au rang des villes côtières en Afrique fait face à une multitude de défis contemporains sur le plan environnemental et culturel qui sont  accentués par les effets du changement climatique et la mondialisation.

Ces défis sont l’érosion côtière et lagunaire d’une vitesse de 5 à 10 m par an (WACA, 2017), la disparition des ressources floristiques et la contamination des eaux du système lagunaire par les eaux marines (Gnandi et al. 2006). La concentration des actions anthropiques accompagnent ces défis. Il en résulte le phénomène d’ilots de chaleur urbain et la pollution  atmosphérique. La transition intergénérationnelle s’est réalisée d’une manière inadéquate.

Les modes de vie actuels augmentent non seulement la pression sur le milieu naturel, mais tendent également à effacer les us et coutumes ainsi que la richesse du patrimoine (matériel et immatériel) existant. Le patrimoine architectural issu du brassage culturel entre l’architecture vernaculaire, afro-brésilienne et coloniale tend à disparaître progressivement laissant place à une nouvelle forme d’architecture plus énergivore, peu adaptée aux
conditions socioculturelles et économiques locales.

Le but recherché par notre projet est d’apporter des solutions aux défis écologiques et culturels auxquels est confrontée la ville, en faisant d’elle un espace urbain qui s’adapte et se métamorphose durablement à travers le temps.
Rappelons que la ville d’Aného regorge d’innombrables potentialités culturelles, écologiques et économiques faiblement exploitées. Toutefois, elle reste sujette à certains défis pour lesquels notre concept d’aménagement A.N.E.H.O se propose d’apporter des solutions adaptatives, atténuantes et préventives. Découlant de la dénomination de la ville éponyme, ce concept propose un aménagement basé sur l’Adaptabilité Naturelle et Écologique pour un Habitat Optimal à Aného.

  • L’Adaptabilité suppose une mise en place des solutions idoines pour faire face aux défis climatiques (augmentation des ilots de chaleur, dérèglement climatique, montée des eaux marines…) ;
  • Le Naturel renvoie à l’idée d’intégrer et de valoriser les éléments naturels (mangrove, forêt naturelle…) de la ville qui sont en perdition, en dégradation et qui ne sont pas mis en valeur ;
  • Le côté Écologique promeut l’éco-responsabilité dans tous les secteurs de vie pour une préservation efficace de l’environnement ;
  • L’Habitat à Aného tend vers la vétusté, il est important, à travers notre aménagement de contribuer à l’amélioration des conditions de vie de la population, d’assurer un habitat durable, viable et résilient aux différents problèmes environnementaux ;
  • Enfin, l’utilisation Optimale des ressources assure un développement urbain harmonieux et assure à la ville une durabilité sociale, économique et environnementale.

Ce concept constitue le fil d’Ariane de notre zonage préconisant la conservation et la valorisation des zones humides ; la revitalisation de la zone urbanisée ; la restauration et la préservation des zones vulnérables ;
la protection de la côte et la définition d’une zone écologique.

Le concept se décline en plusieurs actions prioritaires qui ont pour finalité d’assurer une croissance résiliente au territoire d’étude :

  • protéger les berges lagunaires en dégradation par la mise en place d’une servitude boisée ;
  • réhabiliter et restaurer le patrimoine culturel/architectural d’Aného, symbole de la civilisation autochtone des Guin ;
  • préserver la biodiversité animale et végétale par la restauration et la consolidation des
    espèces en perdition ;
  • assurer une gestion urbaine efficace ;
  • renforcer l’économie de la ville en s’appuyant sur les atouts touristiques, culturels et naturels ;
  • promouvoir la transition énergétique par l’utilisation des énergies renouvelables et l’accès aux modes de transport durable.

En résumé, notre projet propose à la ville d’Aného un plan de réadaptation de son processus d’urbanisation sur plusieurs axes : la restauration de la culture locale qui perd son authenticité et l’adaptation de l’environnement aux grands défis contemporains. La finalité de ce projet est de donner une nouvelle forme d’urbanité à Aného en s’appuyant sur l’existant.

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