Dans la newsletter n°172 de dixit.net (agence de conseil et de recherche urbaine), Camille Tabart (étudiante en M2 Urbanisme et Aménagement Action locale et Projet de Territoire (APTER) à l’Université de Toulouse Jean Jaurès), nous informe que l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) a publié une nouvelle étude : « Les liens sociaux dans le Grand Paris : le capital social comme facteur de résilience ».
L’importance des liens sociaux comme facteur de résilience en temps de crise a déjà été démontrée, mais l’objectif de cette enquête est d’aller plus loin, en analysant les liens sociaux des habitants du Grand Paris pour proposer des actions contribuant à la stratégie de résilience du territoire.
Sans surprise, l’étude montre que les liens sociaux reflètent des inégalités socio-économiques qui existent dans notre société. En effet, les personnes interrogées qui ont le moins de proches, qui souffrent d’isolement ou qui ont peu de rapport avec leurs voisins, sont souvent les plus vulnérables : inactifs, ouvriers, employés, personnes sans diplôme, personnes âgées, personnes seules…
Agir pour favoriser les liens sociaux est donc doublement pertinent, d’une part car améliorer les liens sociaux c’est améliorer la résilience des habitants, et d’autre part parce que les personnes avec le moins de capital social sont également celles avec le moins de capitaux économique et/ou culturel. Ainsi pour que l’action en faveur des relations sociales soit complète et efficace, il faut avant tout lutter contre les inégalités socio-économiques au niveau structurel.
L’étude propose dix pistes d’actions pour favoriser, rétablir les liens sociaux dans le Grand Paris. Chacune de ces pistes s’appuie sur des dispositifs ou acteurs qui existent déjà , ce qui permet de se rendre compte que des solutions existent et elles peuvent être source d’inspiration pour d’autres. Certaines pistes d’actions sont assez simples comme organiser des moments de rencontre conviviaux à l’image de la fête des voisins, mais cela ne suffit pas à toucher tous les publics, notamment les plus isolés.
Il faut sensibiliser les acteurs, en particulier les acteurs publics, à l’importance du capital social dans la résilience. Il est nécessaire d’identifier les personnes les plus vulnérables pour proposer des formats d’actions qui leur correspondent, en développant l’aller-vers pour garantir l’adhésion des personnes ciblées.
Cette étude est intéressante car elle offre à la fois des pistes de réflexion et d’action qui peuvent inspirer les acteurs au-delà du Grand Paris. L’importance des liens sociaux est valable dans tous les territoires : urbains, périurbains, ruraux, littoraux… Mais la structure des liens sociaux, est-elle la même dans tous les territoires ? Les pistes d’actions proposées peuvent-elles être généralisées, ou comment les adapter à chaque contexte ? Reste dans tous les cas un vrai intérêt à développer des stratégies dédiées.