Cette thèse de Nisrine Mezher, architecte, Chercheuse post-doctorale et Doctorante en géographie (Espaces Sociétés et Aménagement) à l’Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne, interroge les dynamiques territoriales et socio spatiales de l’agglomération de Beyrouth, en partant de lieux chargés de symboliques et de significations fortes pour comprendre comment se déploient les individus dans la ville. Elle porte le regard sur un espace constituant une interface entre trois quartiers de la ville dont les composantes communautaires, religieuses et politiques sont bien identifiées.
En privilégiant une approche relationnelle, où les mobilités et les pratiques spatiales sont au centre de l’observation du fonctionnement de l’espace, cette thèse fait l’hypothèse que l’interface produit des systèmes territoriaux originaux de contact, ainsi que des lieux et des moments de rencontres inattendues, qui contestent les représentations de fragmentation et d’enclavement qui prédominent les rhétoriques de la ville de Beyrouth.
En croisant des perspectives disciplinaires variées en géographie, aménagement, architecture et sociologie, cette thèse croise plusieurs méthodes qualitatives comme l’observation directe, indirecte et participante des lieux, des enquêtes par questionnaires et des entretiens approfondis auprès des usagers de cette interface.
Elle montre que c’est un espace complexe, un entre-deux où se déploient différentes formes de territorialités et de rapports aux lieux, non réductibles à un modèle territorial stable et bien déterminé. Cette approche est aujourd’hui d’actualité autant pour Beyrouth que pour d’autres villes, parce qu’elle permet de déconstruire les imaginaires et les lectures binaires et simplificatrices de la grande fragmentation des espaces urbains et des métropoles.
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