Depuis mai 2024, il est possible de voir de nombreux bus électriques en circulation dans la capitale sénégalaise. Fruit d’une coopération avec l’Allemagne, Dakar s’est doté de plusieurs bus électriques utilisant un logiciel allemand de recharge. Carole Assignon, journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle, revient sur cette coopération à l’occasion de la visite d’Annalena Baerbock, cheffe de la diplomatie allemande, dans son article intitulé “Des bus électriques pour faciliter les déplacements à Dakar”.
Lors de sa visite au Sénégal, Annalena Baerbock, co-présidente du parti Alliance 90 / Les Verts et ministre fédérale des Affaires étrangères dans le gouvernement d’Olaf Scholz, a tenu à visiter ces bus, signes d’une coopération réussie et annonciatrice d’opportunités futures.
Financé par la Banque européenne d’investissement et la Banque mondiale, dans le cadre de l’initiative “Global Gateway” de l’Union européenne, ce sont plus de 120 BRT ou Bus Rapid Transit, en voie propre, qui ont été déployés à Dakar. Plus concrètement, comme nous l’explique Henri Depe Tchatchu, responsable de CarMedialab, l’entreprise allemande qui a fourni les logiciels, ces bus utilisent “un système de gestion de charge pour les bus électriques dans une ville, qui permet au bus de se charger d’une façon rapide, mais intelligente, en faisant attention aux coûts, à l’état des batteries, mais aussi au réseau électrique”.
Les avantages de l’utilisation des bus électriques ?
Ces bus électroniques présentent de nombreux avantages dont ceux d’économiser 59 000 tonnes de CO2 par an dans un contexte de pollution et de réchauffement climatique et de réduire considérablement le temps de déplacement alors que la population de la région de Dakar avoisine les quatre millions d’habitants.
Ces projets de BRT ont également permis de créer de nouveaux emplois chez les jeunes Sénégalais, dont beaucoup s’engagent dans des parcours de migration irrégulière faute des perspectives professionnelles sur place. Comme le rappelle Annalena Baerbock ” la coopération dans le domaine économique est également essentielle pour contribuer à endiguer le chômage des jeunes dans une région où la formation n’est pas automatiquement ancrée dans le système”.
Coopération future
L’initiative “Global Gateway” envisage d’ores et déjà d’investir jusqu’à 300 milliards d’euros dans les infrastructures des pays émergents et en développement dans les prochaines années avec l’installation de logiciels de gestion de charge pour les bus électriques à d’autres pays d’Afrique. Pour l’heure, des initiatives similaires ont déjà lieu au Nigeria, au Ghana et au Kenya.
Comme l’affirme Henri Depe Tchatchu, l’Afrique est le continent de l’avenir puisqu’il s’agit du continent” avec la plus grande marge en termes de population et d’économie, donc les opportunités sont grandes et on veut les saisir. C’est un marché important pour l’Allemagne, pour notre entreprise et on a la possibilité d’amener une technologie innovante qui va faciliter la vie des Dakarois”.