“Évaluation des risques environnementaux et sanitaires liés à la gestion des déchets dans la commune de Sèmè-Podji (Bénin)“, tel est le sujet de thèse de Virgile AYIMADE, actuellement en préparation au Laboratoire de Géoarchitecture Territoire, Urbanisation, Biodiversité, Environnement, sous la direction de Frédéric BIORET et Thierry AZONHE, présentée à l’occasion de la journée recherche(s) et master(s) du Laboratoire le vendredi 9 février 2024.
Source : Virgile AYIMADE (Février 2024) – Présentation de la thèse à la journée recherche(s) et enseignement(s) du Laboratoire Géoarchitecture Territoire, Urbanisation, Biodiversité, Environnement
L’activité humaine a, de tout temps, été génératrice de déchets et chaque époque a eu son mode de traitement et ses problèmes spécifiques (Balet, 2005). La question des déchets urbains se pose avec acuité dans un contexte de croissance urbaine et démographique mais aussi en raison de l’évolution rapide des modes de production et de consommation qui génèrent davantage de restes (Cirelli et Florin, 2015). L’urbanisation et la croissance démographique se sont traduites par une augmentation spectaculaire de la quantité de déchets générés à l’échelle mondiale et par une forte diversification des types de déchets.
Avec le fort essor démographique et l’urbanisation qui en découle, la majorité des villes d’Afrique au Sud du Sahara rencontre des difficultés en matière de gestion des déchets solides et ménagers. La salubrité de ces villes interpelle la conscience de tous ceux qui a divers niveaux et différents titres ont en charge le devenir de ces cités. Selon qu’on est producteur ou gestionnaire, contribuable ou usagers de services, les attentes sont différentes et parfois inconciliables dans le contexte des villes à croissance démographique et spatiale non maîtrisée (Ngnikam &Tanawa, 2007).
Source : Virgile AYIMADE (août 2022) – Dépotoir incontrôlé de déchets solides et ménagers à la devanture des ménages dans les quartiers de l’arrondissement Djéregbé à Sèmè-Podji
L’Afrique fait donc face à un défi de taille concernant la gestion des déchets dont les conséquences sont importantes. En effet, les risques de pollution liés aux déchets sont nombreux et ont retenus l’attention des instances internationaux depuis les sommets de Stockholm en 1972 ou de Rio en 1992 (Jetteur, 2016). L’Analyse des risques en relation avec l’environnement s’intéresse surtout aux catastrophes naturelles telles que les inondations, les séismes etc… Or la société actuelle étant fortement marquée par le développement industriel et technologique, les risques d’origine anthropique deviennent de plus en plus prégnants.
Dans ce contexte, les risques associés aux contaminations métalliques, bactériologiques qui résultent d’un excès d’accumulation accidentelle ou chronique de métaux lourds dans l’environnement restent peu étudiés. Au Bénin malgré la mise en place d’un système de gestion moderne des déchets solides et ménagers, force est de constater qu’il existe quelques insuffisances notamment dans certaines villes comme les quartiers populaires et précaires de la commune de Sèmè-Podji. Ces insuffisances se traduisent par le déversement incontrôlé des déchets dans l’espace entraînant des répercussions environnementales et sanitaires assez imprévisibles. La vulnérabilité face aux aléas que constitue la présence de dépotoirs incontrôlés de déchets dans certains arrondissements de cette commune nécessite des perspectives d’aménagement pour parvenir à une gestion adéquate des déchets.
Source : Virgile AYIMADE (août,2022) – Prélèvement de sol sur dépotoir de déchets dans l’arrondissement de Tohouè dans la commune de Sèmè-Podji pour analyse ETM et bactériologique.