“Il y a des tas d’images dans l’espace francophone évidemment qui disent la même chose que je vais dire, mais ma référence c’est la Toscane.” Découvrez la carte postale de Bernard Reichen est Architecte-Urbaniste, membre de l’Académie d’Architecture, Officier des Arts et des Lettres et Chevalier de l’Ordre National de la Légion d’honneur.
La « Cita continuata » (Cité Continue)
Il y a des tas d’images dans l’espace francophone évidemment qui disent la même chose que je vais dire, mais ma référence c’est la Toscane. C’est la Toscane pour une raison simple, c’est qu’au 15e siècle, la Toscane était désignée comme « Cita continuata » (Cité continue), ça n’a jamais voulu dire que la cité était continue mais que le plein et le vide étaient dessinés d’une même main et formait un continuum physique, culturel et économique unique.
C’était le cas aussi de beaucoup d’espaces dans la France de Fernand Braudel, dans l’identité de la France rurale, mais simplement quand la ville est devenue productrice de richesse, le système s’est déformé, c’est-à-dire que la jonction entre le plein et le vide n’était plus faite, les périphéries sont arrivées…
La Toscane par une logique de liens et de lieux, à des échelles pertinentes à garder cette logique d’un espace continu. Je pense qu’aujourd’hui, la vraie règle c’est de réinventer ces continuités, de travailler les liens et les lieux, et de sortir du cloisonnement par entité, administratif ou municipal pour fabriquer des territoires habités et en commençant par la gémellité. C’est-à-dire que deux villes mises en tension, encore plus si l’une est au bord de la mer et l’autre à l’intérieur des terres, c’est comme ça que se sont construites les villes mondes dans l’histoire des villes.
Je pense qu’il faut avoir cette sagesse d’inventer des trames-train sur 35 km systématiquement, de fabriquer la gémellité parce que d’une part ça donne une puissance à chacune des villes qui sont connectées et d’autre part ça ouvre un territoire interstitiel, absolument riche, parce qu’il peut aller d’un côté et de l’autre et on pourrait habiter mieux qu’on habite aujourd’hui en desserrant les taux de la métropolisation pour arriver à un autre type d’organisation des espaces habités.
Pour découvrir l’Entretien Urbanisme en Francophonie de Bernard Reiche