La Ville de Québec abolit l’obligation de construire des stationnements pour chaque projet

Pour accélérer la construction de logements, la Ville de Québec abolit l’exigence de construire des cases de stationnement pour des projets dans certaines zones ciblées, une mesure saluée par les promoteurs. Au centre-ville et le long de plusieurs grands axes, les promoteurs ne seront plus obligés d’inclure un nombre minimal de cases pour leurs édifices.

La Ville concrétise ainsi une des actions qu’elle a promises dans son plan de mise en œuvre accélérée 2023-2026 de la Vision de l’habitation. Le projet de règlement s’appliquera dans certaines zones, soit le centre-ville et le long de grands axes.

Crise du logement

En période de crise du logement, l’administration représentée par M. le Maire, Bruno Marchand cherche à faciliter la construction de nouvelles unités. En ce moment, certains chantiers ne voient pas le jour en raison du coût trop élevé des projets, explique la conseillère membre de l’exécutif responsable de l’Habitation, Marie-Pierre Boucher : «Il en coûte entre 50 000 et 80 000 $ pour construire une case de stationnement souterrain ».

L’une des solutions que choisit la ville de Québec est donc de retirer l’obligation qui a toujours existé de construire un nombre minimum de cases de stationnement pour chaque nouveau projet résidentiel. « On veut laisser davantage de flexibilité aux promoteurs ».

Partout dans le monde

« C’est une philosophie qui est en train de prendre place partout », ajoute le vice-président du comité exécutif, Pierre-Luc Lachance, citant de grandes villes comme San Francisco ou Los Angeles. Il explique que pour limiter les impacts dans les rues autour, on prépare des mesures de mitigation dans la future politique de stationnement de la Ville.

Une décision saluée par l’Institut de développement urbain du Québec (IDU), qui représente les promoteurs. « L’IDU demande l’abolition des normes minimales de stationnement depuis plus d’une décennie », a rappelé sa présidente-directrice générale, Isabelle Melançon : « L’adoption de cette mesure permettra de construire davantage de logements qui pourront être aussi plus abordables, ce qui est essentiel pour répondre à la crise du logement que connaît Québec ».

Une action audacieuse

Pour Stéphane Dion (Directeur régional à l’IDU), la Ville agit de façon «audacieuse » et est à l’avant-garde des autres villes du Québec. Il qualifie de « bon départ » cette avancée, et souligne que l’IDU souhaiterait la voir appliquer plus largement sur le territoire, partout où il y a place à la densification.

Pour lui, il n’y a aucun doute que cela permettra d’accélérer la construction de logements, car les projets coûteront moins cher et deviendront plus attrayants pour les promoteurs, mais aussi pour les futurs locataires, qui bénéficieront de logements à meilleur prix.

Une séance de consultation publique sur la modification réglementaire est prévue le 28 mai 2024 à 19h à Sainte-Foy, à l’édifice Andrée-P.-Boucher. La Ville vise à adopter le règlement final avant l’été.

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