Pour Isabelle Morin, Professeure de sociologie au Cégep Limoilou, au-delà du transport, au-delà des enjeux économiques voire politiques, au-delà des échanges acerbes entre ceux pour qui le bus est une des voies de sortie aux changements climatiques et ceux qui nient l’effet de l’Homme sur ces changements, le bus est un outil pédagogique au vivre-ensemble fabuleux.
“Je prends le bus pour aller travailler et je dois avouer que mon positionnement géographique favorise grandement ce choix, bien que de mémoire, depuis le début de mon parcours scolaire du cégep à l’Université Laval, j’ai toujours aimé me laisser bercer par ce gros bolide. J’ai toujours apprécié la diversité des rencontres éphémères, les regards qui se croisent, les différences qui se racontent. Le temps d’un trajet, observer la vie“.
“Dans le bus il y a l’espoir et le désespoir, il y a des rires et des larmes discrètes qui coulent en silence. Dans le bus il y des paroles heureuses, des échanges étonnants avec des inconnus, il y a des mots blessants aussi. Dans le bus, il y a la bienveillance et l’égoïsme de garder sa place au détriment d’une personne fragilisée. Dans le bus, il y a la pauvreté qui se lie sur les corps et les visages, qui se sent et se ressent, il y a la connaissance qui s’exprime dans les livres et il y a la fuite qui se manifeste dans les cous penchés vers l’extérieur, vers ses chambres d’écho qui entretiennent les égos. Dans le bus, il y a ces chauffeurs gentils et polis et ces chauffeurs qui refusent l’entrée à un monsieur âgé le 2 du mois, car il n’a pas renouvelé sa carte“.
“Le bus c’est tout ça et encore plus. C’est le lieu des diversités, c’est un lieu qui nous ouvre aux autres et nous ramène à soi. À nos propres forces et nos propres fragilités. C’est un lieu, lorsque nous prenons le temps de lever les yeux, qui nous offre à voir toute la beauté du monde même quand c’est dur et laid“.
ARTICLE À LIRE EN INTÉGRALITÉ SUR LE SOLEIL, Journal quotidien d’information de grande diffusion publié à Québec.