Comment mieux protéger les espèces vivantes soumises aux pressions croissantes des activités humaines ? Cette question est au cœur des discussions de la COP15, qui se tient actuellement à Montréal.
Selon Juste Rajaonson, Professeur en études urbaines et développement durable à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), le développement des villes fait partie de la solution, à condition de limiter leur étalement, de promouvoir l’économie circulaire et de favoriser la cohabitation entre les activités humaines et les différentes espèces végétales et animales qui y vivent. Ses activités de recherche portent sur les indicateurs de durabilité urbaine et les démarches de durabilité dans les petites et moyennes municipalités du Québec.
Les villes nuisent à la biodiversité, mais contribuent à la préserver
Les villes n’occupent que 3 % de la superficie de la planète, mais elles sont responsables d’une grande partie de la perte de biodiversité mondiale à l’extérieur de leurs frontières. En même temps, les villes contribuent à préserver la biodiversité mondiale en concentrant les populations dans des zones limitées et en isolant ainsi les activités humaines des environnements où se concentrent d’autres espèces vivantes. Cela implique toutefois une cohabitation entre les activités humaines et les autres espèces qui vivent dans les villes. Et cette cohabitation n’est pas toujours facile. Les villes dépendent de cette biodiversité pour prospérer économiquement et pour maintenir sa population en santé.
Les initiatives que peuvent porter les villes pour protéger la biodiversité
- Promouvoir et faciliter l’économie circulaire : créer sur les territoires des dispositifs urbains propices à l’économie circulaire. On parle ici des infrastructures, de l’aménagement du territoire et des services publics qui favorisent le développement de certaines activités économiques basées sur la réduction de la quantité de ressources vierges consommées, l’intensification de l’usage des produits, le prolongement de leur durée de vie et la valorisation des ressources en leur donnant une nouvelle vie.
- Rendre les villes plus compactes : utiliser l’espace de manière à limiter l’étalement urbain sur les milieux naturels ou agricoles environnants ainsi que les besoins de transport. Cela implique notamment de créer des milieux de vie attractifs pour les individus et les familles, indépendamment de leur niveau de revenu. Il s’agit donc pour les villes de favoriser sur leur territoire des opportunités de formations et d’emplois diversifiés permettant de maintenir et d’attirer les jeunes.
- Préserver et accroître la biodiversité urbaine : accorder une plus grande priorité à la biodiversité dans leur planification, sous peine de perdre un grand nombre de bénéfices qu’elle leur procure. Soulignons, par exemple, l’assainissement de l’air et de l’eau, la réduction des eaux de ruissellement, l’atténuation des effets du changement climatique ou encore l’augmentation de la valeur des propriétés.
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