Après le Festival mondial des Arts nègres ou encore le Sommet de la Francophonie en 2014, Dakar accueillera les Jeux Olympiques de la jeunesse (JOJ) en 2026. Quels impacts urbains ou socio-économiques les JOJ produiront sur les villes hôtesses et sur l’image du Sénégal ? Qu’adviendra-t-il des infrastructures construites à cet effet une fois les Jeux terminés ? Comment seront-elles utilisées ?
Premier événement olympique se tenant sur le continent africain, les Jeux olympiques de la jeunesse auront lieu du 31 octobre au 13 novembre 2026 à Dakar, Diamniadio et Saly. Au-delà d’un événement sportif, beaucoup d’enjeux entourent ces Jeux.
Héritage ou Fardeau ? Les enjeux des infrastructures post-Jeux Olympiques
Bien que ces Jeux ne durent que 15 jours, leur organisation implique des années de préparation et va de pair avec des aménagements urbains et la construction d’infrastructures en amont de l’événement, entraînant des coûts considérables. La frénésie des Jeux retombée, certaines infrastructures après les Jeux tombent aussi en désuétude face à des villes devant payer les coûts de leur organisation des décennies plus tard, à l’image des Jeux olympiques d’été de 2016 Rio. Cependant, ces Jeux peuvent également être une opportunité pour certains territoires de rénover et de se doter de nouvelles infrastructures dont l’utilisation ira au-delà des Jeux. Les récents Jeux Olympiques de Paris 2024 ont permis de rénover une bonne partie de la Plaine Saint-Denis, en renforçant son attractivité et en améliorant fortement les transports et la mobilité. Des innovations ont même été apportées au droit de l’urbanisme et de la construction, notamment le permis de construire.
Un élément de rayonnement territorial et de softpower
Loin d’être seulement une manifestation sportive, les Jeux sont des moments marquants dans la vie des villes hôtesses. Elles permettent de faire rayonner les villes, de montrer à voir au monde entier sa culture, sa richesse et sa modernité. Ils comportent donc des enjeux diplomatiques très importants, car ils marquent ou renforcent le soft power des États. À Paris, la cérémonie d’ouverture des Jeux a été l’occasion de mettre en exergue la richesse du patrimoine culturel et architectural de la capitale française, destination touristique majeure. Pour le Sénégal, il s’agira non seulement de promouvoir des territoires, des peuples, mais aussi de construire un narratif efficace et attractif autour du pays de la Téranga et de la vivacité de la jeunesse africaine. Les villes de Dakar, Diamniadio, Saly et le tourisme sénégalais sauront-ils saisir toutes ces opportunités offertes ?
Pour les pays qui ont réussi leurs Jeux, en plus du bilan sportif, matériel, économique ou diplomatique, c’est surtout l’héritage immatériel qui est resté. Le fort sentiment de cohésion populaire autour d’un projet commun et la fierté née de la réussite dans l’organisation de l’événement.