Urban Canopee, des ombrelles végétales pour refroidir les villes

Difficile de planter des arbres en villes, à cause du béton omniprésent et de la densité des réseaux souterrains. Une jeune start-up française a mis au point un dispositif qui mêle végétaux et haute technologie.

Mi-juin 2022 : une semaine avant le début calendaire de l’été, plusieurs départements français sont placés par Météo France en alerte orange et rouge à la canicule. Pour 18 millions de citoyens, les températures frôlent les 40 degrés. Si les habitants des zones rurales et semi-rurales respirent moins difficilement dans leur environnement boisé et aéré, les citadins étouffent sous des dômes de chaleurs amplifiés par le béton, l’acier et le verre, omniprésents en ville. Ce n’est qu’un début. Dans un récent rapport, les services météorologiques français prévoient, dans un scénario pessimiste, 6 °C de plus en été à l’horizon 2100 et jusqu’à 25 à 30 jours de vague de chaleur par an sur le territoire, contre trois en moyenne entre 1976 et 2005.

Certaines municipalités essaient tant bien que mal de refroidir l’étuve. La mairie de Paris a ainsi annoncé sa volonté de planter dans la capitale 170.000 arbres d’ici 2026, afin de faire jouer à plein l’effet rafraîchissant de la végétation déjà fort bien documenté. Mais le boisement urbain rencontre de nombreux obstacles : « Il est difficile de creuser une fosse de plantation de 10 m3 dans des espaces minéraux et bétonnés, très denses en réseaux de câbles et tuyaux souterrains», résume Elodie Grimoin cofondatrice et directrice générale d’Urban Canopee. Et se contenter d’arbres en pot, forcément limités par leur taille, aurait un impact trop relatif sur l’ombrage et le rafraîchissement des villes.

Une esquisse de solution se dessine pourtant au sein du laboratoire de l’École des Ponts ParisTech. « Les chercheurs travaillaient sur des structures modulaires et légères en fibre. Après la canicule de 2016, l’un d’entre eux, Jean-François Caron, propose à Hubert Michaudet l’idée de greffer des plantes dessus pour végétaliser la ville», raconte Elodie Grimoin, ingénieure agronome d’AgroParisTech, qui participe à la fondation d’Urban Canopee en compagnie de M. Michaudet la même année.

L’idée est ainsi de développer une structure couverte de végétaux suffisamment solide pour déployer une corolle de plantes en hauteur capable de donner un maximum d’ombre en limitant au minimum l’emprise au sol. Un projet qui permet à la jeune start-up de recevoir, dès sa création, une première subvention de 50.000 euros dans le cadre de l’initiative GreenTech. Elle se lance alors dans la production de ses corolles.

Après une première expérimentation en demi-teinte à Toulouse en 2019, les ombrelles végétales d’Urban Canopee, assemblées dans l’Hexagone, essaiment un peu partout en France. Depuis, la société a déployé plus de 150 corolles sur le territoire, majoritairement pour des collectivités locales comme Metz, Paris, Annecy, Le Mans, Bourg-en-Bresse, Orléans, Genève ou encore Cootamundra, en Australie, mais aussi pour des sociétés comme Liebherr-Aerospace à Toulouse, ou certains bailleurs sociaux.

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