Sylvain Grisot, urbaniste et fondateur de dixit.net (agence de conseil et de recherche urbaine) nous raconte dans sa newsletter n°117, comment Genève, a pris conscience, de manière précoce que les ressources en sol sont finies, que les dynamiques du marché mènent inexorablement à l’éviction des fonctions productives hors de la ville, et qu’il faut mettre en place des acteurs légitimes et puissants pour garder un œil attentif sur le temps long de la ville.
“Depuis un bon demi-siècle, la fabrique de la ville se consacre assidĂ»ment Ă une noble tâche : produire du foncier Ă©conomique pour crĂ©er des emplois. Cela consiste Ă manger de la terre agricole, souvent la meilleure, pour amĂ©nager des zones d’activitĂ© un peu partout sur le territoire (…). En France, le transfert des zones d’activitĂ©s aux intercommunalitĂ©s en 2017, suite Ă la loi NOTRe, a montrĂ© combien certains espaces avaient Ă©tĂ© nĂ©gligĂ©s (espaces publics dĂ©gradĂ©s, bâtiments sous-utilisĂ©s, friches…).
Autres lieux, autres mĹ“urs. CoincĂ© entre le lac, les montages et la frontière, Ă Genève, le sol pour les activitĂ©s productives est une denrĂ©e rare depuis longtemps. C’est d’autant plus vrai dans un pays qui protège ses meilleures terres pour s’assurer de sa sĂ©curitĂ© alimentaire quoi qu’il arrive. Et quand on prend conscience du caractère limitĂ© de la ressource, on se donne les moyens de bien la gĂ©rer (…).
La Fondation pour les terrains industriels de Genève (FTI) est Ă la fois l’amĂ©nageur et le gestionnaire de plus de la moitiĂ© des espaces productifs du canton, mais aussi le propriĂ©taire d’une part significative de ces sols et mĂŞme de certains bâtiments (…). C’est donc un acteur clef de l’urbanisme circulaire qui veille au destin des sols, mais aussi un vrai levier de dĂ©veloppement de l’économie circulaire qui rend possible de dĂ©veloppement de synergies entre des acteurs qu’il connaĂ®t bien“.